Connectivité : la Belgique a déjà atteint de nombreux objectifs mais l’Europe en demande toujours plus
Agoria demande une simplification des procédures et une réduction des charges fiscales
La Commission européenne vient de publier son deuxième rapport 'Décennie numérique'. Avec ce rapport, la Commission indique dans quelle mesure les États membres européens sont sur la bonne voie en 2023 pour atteindre les objectifs de numérisation d'ici 2030. Pour ce faire, l'UE examine une longue série de paramètres, tels que les compétences numériques, la numérisation de l’administration et la transformation numérique des entreprises, ainsi que l'infrastructure numérique et la connectivité. Bien que la Belgique ait déjà atteint de nombreux objectifs en termes de connectivité, il ressort du rapport que notre pays doit encore faire des efforts supplémentaires selon l’Europe, notamment en ce qui concerne la fibre optique. La fédération technologique Agoria est convaincue que grâce aux investissements records du secteur des télécommunications, la Belgique peut non seulement atteindre, mais même dépasser les objectifs de l'UE. “Mais pour cela, nous avons besoin de procédures administratives plus simples et les barrières fiscales pour les investissements dans l'infrastructure de réseau doivent absolument être abaissées”, déclare Danny Goderis, Senior Business Group Leader Telecom chez Agoria.
Réseaux fixes: en bonne voie avec des investissements élevés, mais risque de retards
Pour les connexions réseau fixes très rapides (de plus de 1 Gigabit par seconde), la Belgique obtient d'excellents résultats. Avec une couverture de 96%, notre pays est largement sur la bonne voie par rapport à l'objectif de 100% d'ici 2030. L'Europe se concentre également spécifiquement sur la fibre optique. Dans ce domaine, la Belgique est en retard avec une couverture de 25% par rapport à la moyenne européenne de 64%. En 2023, toutefois, un très grand bond a été réalisé, passant de 17 à 25 %. Même en 2024, les chiffres belges continueront à rattraper leur retard, grâce à de solides efforts financiers. Le secteur des télécommunications a investi plus de 30 % de son chiffre d'affaires en 2023, soit plus que tout autre secteur en Belgique, selon l'IBPT. Les principales préoccupations restent la charge fiscale et les procédures administratives complexes, qui entraînent souvent des retards.
Réseaux mobiles : application des normes internationales de rayonnement
Avec le déploiement rapide de la 5G, la Belgique est proche d'atteindre les objectifs de l'UE. Le régulateur des télécommunications, l'IBPT, l'a également confirmé récemment avec ses cartes de couverture 5G, qui montrent que 95 % des ménages belges bénéficient déjà d'une couverture 5G à l'extérieur et 76 % à l'intérieur, un chiffre qui n'était pas encore connu de la Commission au moment de la rédaction du rapport. Cependant, la capacité et la puissance de la 5G risquent bientôt de se heurter aux limites imposées par les normes belges très strictes en matière de rayonnement.
Ces normes sont très différentes en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles et sont également plus strictes que les recommandations européennes. Pour faire de la 5G un véritable succès, ces normes devront être révisées au cours de la prochaine législature. Agoria, au nom du secteur des télécommunications, plaide pour une équivalence avec la directive européenne de 41,2 V/m, dans toute la Belgique.
Danny Goderis, Senior Business Group Leader Telecom chez Agoria : “Le secteur belge des télécommunications est prêt et continuera à faire des efforts financiers sans précédent pour déployer une infrastructure numérique de pointe dans les années à venir. Notre demande aux décideurs politiques et aux nouveaux gouvernements est la suivante : aidez-nous à faire de la Belgique un leader à nouveau. Éliminez les obstacles qui entravent la poursuite du déploiement des réseaux mobiles et fixes. La lenteur et la complexité des procédures d'octroi de licences entraînent des retards considérables. De plus, les barrières fiscales, telles que les taxes sur l’installation et l'exploitation des réseaux fixes et les taxes sur les réseaux mobiles, s'ajoutent à cela. Enfin, il serait logique que les normes de rayonnement soient enfin alignées sur les normes européennes dans l'ensemble de la Belgique. Tout le monde y gagnerait en simplification et en efficacité.”
Sarah Godard