Accord d'été et plan climat – Agoria demande un ajustement de l’index et une stratégie climatique cohérente : « Ne faisons pas payer les entreprises deux fois »
L’industrie technologique en bonne voie pour 2030, prête pour rendre 2050 possible
Agoria se réjouit que le gouvernement fédéral ait enfin approuvé un plan énergie-climat, qui – avec les plans régionaux – forme la base du plan belge pour l’Europe. En même temps, la fédération technologique appelle à une vision à long terme et à un cadre cohérent pour les investissements jusqu’en 2050.

Un moteur de la transition climatique
« L’industrie technologique en Belgique a déjà réduit ses émissions de plus de 40 % et a électrifié plus de 60 % de sa production. Nous sommes en bonne voie pour atteindre les objectifs de 2030 », explique Bart Steukers, CEO d’Agoria. « Mais être neutre en carbone en 2050 nécessitera de nouveaux investissements majeurs, qui ne sont pas encore rentables aujourd’hui. Sans politique stable et ciblée, nos entreprises technologiques risquent de ne plus être compétitives. C’est problématique, car ce sont elles qui développent et fabriquent les technologies climatiques dont nous avons tant besoin. Dans un contexte géopolitique incertain, l’industrie technologique est aussi un pilier clé de notre autonomie stratégique. »
L’industrie technologique sur la bonne voie climatique
Le secteur a déjà fait de grands efforts :
- Plus de 60 % de la production est électrifiée.
- Les émissions propres ont baissé de plus de 40 %.
- L’industrie technologique belge est la plus électrifiée de toutes.
De plus, les membres d’Agoria développent les technologies nécessaires à la transition climatique dans d’autres secteurs : recyclage des métaux, pompes à chaleur, batteries, bornes de recharge, éoliennes, véhicules électriques, technologies pour les réseaux électriques, etc.
Les entreprises sont à un tournant
Agoria alerte : une stratégie claire est nécessaire pour permettre les investissements dans la décarbonation. Beaucoup d’investissements indispensables ne sont pas encore rentables, alors que la concurrence internationale s’intensifie.
Voici les conditions essentielles :
- Incitants fiscaux (comme le tax shift annoncé)
- Prix de l’énergie prévisibles
- Procédures de permis efficaces et pragmatiques
- Politiques qui réduisent les risques à long terme
Recommandations politiques : réforme de l’index et utilisation ciblée des revenus de l’ETS II
Recommandation 1 : éviter la double charge avec une réforme de l’index
- La transition énergétique – et dès 2027, l’introduction de l’ETS II (une taxe européenne sur les combustibles fossiles) – va faire augmenter les prix de l’énergie.
- En Belgique, via l’indexation automatique, cela entraîne une hausse des coûts salariaux.
- Selon les calculs d’Agoria, une PME de 50 employés devra payer entre 30 000 et 60 000 euros de coûts supplémentaires par an.
C’est pourquoi Agoria plaide pour un indexshift : retirer l’augmentation du prix des combustibles fossiles, causée par l’ETS II, du calcul de l’index, afin d’éviter que les entreprises ne paient deux fois et de ne pas neutraliser les effets de la politique climatique européenne.
Recommandation 2 : investir les revenus du système ETS II dans la baisse des factures d’électricité
L’ETS II générera d’importants revenus publics. Les différents niveaux de pouvoir peuvent les utiliser librement pour atteindre leurs objectifs climatiques.
Agoria demande que ces moyens soient investis de façon ciblée afin de réduire la facture d’électricité des familles et des entreprises, notamment via :
- le renforcement des réseaux électriques,
- la flexibilité du réseau,
- l’efficacité énergétique et les technologies propres.
Un cadre politique cohérent est nécessaire
Enfin, Agoria réitère son appel à une meilleure coordination entre les plans climatiques fédéraux et régionaux.
« Les entreprises n’ont pas besoin d’un patchwork de règles, mais d’un cadre clair, prévisible et incitant », conclut Bart Steukers. « Si nous prenons nos ambitions climatiques au sérieux, nous devons donner aux entreprises qui rendent la transition possible la marge nécessaire pour continuer à investir et à se développer. »
Jan Gatz