Agoria sur la réforme de l’impôt des sociétés : « Allons-nous punir les entreprises en croissance ? »

« La discrimination entre PME et grandes entreprises, frein garanti à l’emploi et source d’insécurité juridique. »

« Mon entreprise sera-t-elle sanctionnée à cause de sa croissance ? Chaque entreprise qui investit en Belgique se pose cette question, » affirme Marc Lambotte, CEO d’Agoria, en réaction à la proposition de réforme de l’impôt des sociétés. « Nous sommes en faveur d’une réduction de l’impôt des sociétés pour toutes les entreprises d’ici 2020, sans déductions particulières, avec un même taux pour tout le monde. Introduire des discriminations entre les PME et les entreprises plus grandes, et faire peser moins de charges sur certaines que sur d’autres, provoquera à coup sûr un frein à l’emploi. L’absence d’une réduction générale des charges avant les élections nous plongera dans une période de grande incertitude et stoppera la création d’emplois. »

Dans le débat autour de la réforme de l’impôt des sociétés, certains prônent l’introduction d’une discrimination, avec des taux différents pour les petites et les grandes entreprises. « Envoyez donc l’addition aux grandes entreprises car celles-ci ne paient pas d’impôts », affirment les partisans de cette proposition. Marc Lambotte : « Mais contrairement à ce qu’ils affirment, les grandes entreprises de plus de 50 collaborateurs paient aussi des impôts dans notre pays. Mieux encore, les grandes entreprises de production établies en Belgique travaillent pour ainsi dire depuis des dizaines d’années avec une caisse blanche. »

C’est pourquoi Agoria est partisane d’une modification de l’impôt des sociétés de manière à ce qu’il soit identique pour toutes les entreprises, sans postes de déduction anormaux, en ramenant le taux à 20 %.

 « La différence entre 20 % et 34 % est énorme et les entreprises plus grandes ne peuvent pas la compenser par les intérêts notionnels comme certains le prétendent à tort. » Les entreprises de plus de 50 personnes créent plus de 80 % des emplois dans notre pays. Elles assurent presque toute la création de valeur ajoutée  et la quasi-totalité des exportations, moteurs de la prospérité et du financement de la sécurité sociale dans notre État-providence ».

À cause de la surveillance renforcée de l’UE sur les différentes exonérations fiscales, la pression fiscale a augmenté en Belgique, d’autant plus que notre pays affiche le taux officiel le plus élevé. « Nos entreprises ne peuvent pas être mises hors jeu à cause d’un régime d’imposition, » explique Marc Lambotte. « Établissons simplement des règles équitables et justes. La discrimination comme base d’un système est une mauvaise idée et une garantie d’inefficacité. On ne peut pas pénaliser une entreprise parce qu’elle a plus de 50 collaborateurs. Si nous faisons cela, au lieu d’offrir des opportunités aux grandes entreprises, notre pays ne comptera plus que des petites entreprises ou tout simplement plus aucune. Notre proposition : simplifier les possibilités de croissance. Récompensons les entreprises qui veulent se développer. Supprimons donc toute forme de discrimination de notre système fiscal. »

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