L’industrie technologique wallonne de nouveau en croissance
Agoria prévoit au moins 4.000 jobs vacants en 2018 dans les secteurs technologiques en Wallonie
Malgré le choc Caterpillar, l’industrie technologique wallonne affiche en 2017 une croissance de 2.2%. L’emploi quant à lui connaîtra en 2018 une hausse de 1,2%, pour la première fois depuis 2012, selon les prévisions d’Agoria. Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie : « l’industrie technologique wallonne bénéficie elle aussi du bon climat économique global. Il faut maintenant tout faire pour maintenir cette croissance retrouvée et pour qu’elle profite encore plus à l’emploi en Wallonie. »
Après le choc de 2016, la croissance est de retour
Certes, la fermeture de Caterpillar a impacté la croissance et l’emploi dans l’industrie technologique wallonne depuis 2016 : les effets de cette catastrophe sociale et économique n’ont pas encore été absorbés et se feront encore sentir au premier semestre 2018. Pourtant, en Wallonie, le chiffre d’affaires de l’industrie technologique a augmenté de 2.2% en 2017 (3% au niveau de la Belgique) et Agoria prévoit une nouvelle croissance de 2% pour 2018. On le voit, le retour de la croissance observé dans les secteurs technologiques concerne toutes les régions du pays
Et l’emploi après un recul repart lui aussi à la hausse en 2018.
En légère hausse en 2016, l’emploi dans l’industrie technologique wallonne a perdu 2.400 emplois en 2017, là aussi le contrecoup de la fermeture de Caterpillar et l’impact sur ses sous-traitants. Mais le retour de la croissance va-t-elle à présent se traduire en emplois ? « Agoria prévoit au moins 4.000 jobs vacants en 2018 en Wallonie. L’emploi sectoriel se consolidera avec une création nette de 700 nouveaux postes, soit +1,2%, » affirme Thierry Castagne. « Ce chiffre est plutôt encourageant puisqu’il constitue la première augmentation de l’emploi dans nos secteurs technologiques depuis 2012, et ce malgré les pertes d’emplois directs et indirects majeures dues à Caterpillar ainsi qu’à d’autres fermetures et restructurations dans d’autres secteurs comme par exemple, la sidérurgie ou le verre.» Car il faut souligner qu’en compensation de certains sous-secteurs qui souffrent, d’autres continuent à afficher une croissance soutenue dans le temps, comme l’automobile et transports (aéronautique), le numérique (IT-solutions), les produits métalliques et la première transformation.
Focus sur une politique industrielle et numérique
Via des programmes comme les pôles de compétitivité, Factories of the Future ou Digital Wallonia, la politique économique wallonne centrée sur l’industrie et le numérique porte ses fruits. Thierry Castagne : « Il faut à tout prix maintenir et accélérer cette politique volontariste, associant activement les entreprises. Cette exigence d’aller plus vite et plus fort conduit Agoria à soutenir aussi les plans d’investissements annoncés - tant au niveau fédéral que régional - axés sur les domaines clefs que sont le numérique, l’énergie la mobilité, l’innovation. »
En finir avec les pénuries de main d’œuvre !
Enfin, les entreprises technologiques sont particulièrement confrontées aux difficultés de recrutement, 1/3 des métiers considérés en pénurie par le FOREM relevant de ses secteurs. Cette situation freine le développement des entreprises. « À court terme, il est capital de renforcer l’activation des demandeurs d’emploi et l’orientation des jeunes vers les filières d’études et de formation porteuses d’emplois, notamment au moyen d’incitants, comme le prévoit du reste le programme du gouvernement wallon » explique Thierry Castagne. . « À moyen et long terme, il faut viser une meilleure adéquation entre l’enseignement et l’emploi. Et ne pas tarder dans la mise en œuvre du pacte pour un enseignement d’excellence ainsi que dans la prise en compte des 18 mesures proposées par le collège des experts de l’ARES visant la réforme de l’enseignement supérieur à l’horizon 2030. »