La moitié des spécialistes en la matière jugent la sécurité incendie des bâtiments insuffisante
Agoria : « L’entretien et le contrôle des systèmes de protection dans les bâtiments plus anciens peuvent être améliorés »
Une entreprise sur deux spécialisée dans la sécurité incendie (52 %) estime que les bâtiments de notre pays ne sont pas suffisamment performants en termes de protection incendie, révèle une enquête menée par Agoria, la fédération des entreprises technologiques. « Les bâtiments récents obtiennent généralement de bons scores en matière de sécurité incendie », affirme Marc Lambotte, CEO d’Agoria. « Mais il y a des manquements en ce qui concerne le contrôle des bâtiments plus anciens. » Trop de gestionnaires de bâtiments pensent qu’il leur suffit d’installer des sprinklers ou un système de détection des fumées. « Notre conseil : ne pas faire des économies sur la sécurité incendie, penser à l’entretien et collaborer avec des partenaires fiables. »
La Belgique compte une centaine d’entreprises spécialisées dans la sécurité incendie. À la question de savoir si les bâtiments belges sont bien protégés contre les incendies, 52 % répondent par la négative. « Depuis les années 1970, la législation et la technologie se sont améliorées, mais notre pays souffre d’un certain laxisme en matière d’entretien et de contrôles. Les nouvelles constructions sont bien contrôlées lors de la réception, mais ensuite ? Un bon père de famille ne doit jamais négliger l’entretien de son système de sécurité incendie. »
La sécurité incendie comporte trois volets : prévention, protection passive de la construction et protection active comme l’installation de sprinklers, détecteurs, systèmes d’alerte vocaux, systèmes d’évacuation de la fumée et de la chaleur… Trop souvent, les exploitants de bâtiments considèrent la sécurité incendie comme un coût et économisent là-dessus : « Il est courant que d’anciens bâtiments ne soient pas protégés contre l’incendie ou qu’ils ne soient pas équipés d’un système de qualité. De plus, certains font appel à des installateurs qui ne respectent pas les normes et ne placent pas les produits correctement. »
À la question de savoir ce qu’il est possible d’améliorer en Belgique dans le domaine de la sécurité incendie, 36 % des spécialistes en la matière répondent qu’il faut davantage veiller au respect des règles, en renforçant les contrôles. 23 % plaident en faveur de règles d’exploitation plus strictes, comme l’obligation d’un entretien régulier. Autres suggestions formulées : être plus attentifs au développement d’une culture de la sécurité incendie dès le plus jeune âge, et prêter davantage d’attention à la sécurité incendie lors des adjudications.
Les fournisseurs et installateurs regroupés au sein d’Agoria et Fireforum ASBL, où toutes les parties prenantes sont représentées, ont récemment lancé le label de qualité FiSQ (Fire Safety Quality) pour les installateurs et le label FCB (Fireforum Certified Building) pour les bâtiments. Les entreprises (installateurs, exploitants, gestionnaires…) disposant de tels labels garantissent la qualité de leurs systèmes de protection incendie, depuis la conception jusqu’à l’exploitation (entretien et SAV), en passant bien sûr par l’installation. Par cette initiative, le secteur entend inciter les gestionnaires de bâtiments (privés et publics) à collaborer avec des partenaires fiables. Il demande également qu’on accorde une plus grande place à ce thème parmi le grand public. « La sécurité incendie nous concerne tous. Ce n’est pas seulement une question de technologie, mais aussi une question d’attitude à adopter en la matière », conclut Marc Lambotte.