Le secteur belge de la cybersecurité va doubler en 5 ans - 4.000 experts sont recherchés

Agoria cartographie le secteur de la cybersécurité

Le secteur belge de la cybersécurité a connu un sprint sans précédent ces dernières années. Entre 2021 et 2024, le chiffre d'affaires du secteur a cru de deux tiers et le nombre d'emplois créés a progressé de plus de 50%, selon une nouvelle analyse d'Agoria, la fédération belge des entreprises technologiques. De plus, le point final de la croissance est loin d'être en vue : d'ici 2030, le secteur prévoit un doublement de son chiffre d'affaires et cherche 4.000 employés.

Une croissance explosive

Selon l'analyse de la fédération belge de la technologie, le chiffre d'affaires est passé de 1,58 milliard d'euros en 2021 à 2,61 milliards d'euros en 2024, soit un bond de 65 %. La valeur ajoutée a également augmenté de plus de 50 %, à 915 millions d'euros. Le secteur, qui regroupe 732 entreprises et organisations, semble également créer de nombreux emplois en même temps. Le nombre d'emplois à temps plein a grimpé de 52 % en trois ans pour atteindre 9 750 en 2024.

Le taux de croissance restera élevé dans les années à venir. Par exemple, une croissance annuelle de 15,9 % est attendue par an, ce qui signifierait un doublement du chiffre d'affaires entre 2025 et 2030.

Interrogés sur le secteur dans lequel elles fournissent des services, les entreprises indiquent principalement qu'elles travaillent pour :

  1. Télécommunications et IT (28 %)
  2. Banques et assureurs (22 %)
  3. Les échelons supérieurs (11 %)
  4. Industrie manufacturière (11 %)
  5. Énergie et services publics (9 %)

Enfin, le secteur de la cybersécurité est également fortement orienté vers l'exportation. Pas moins de 22,1 % des services de cybersécurité sont fournis à l'étranger.

La guerre des talents, un défi persistant

L'inconvénient de cette forte croissance : la pénurie de talents reste aiguë. Avec un taux d'inoccupation de 12,4 % et 4 000 postes vacants pour des experts en cybersécurité en Belgique qui ne peuvent pas être pourvus, le secteur continue de faire face à une pénurie structurelle. Pour mettre cela en perspective : le taux de vacance cyber est beaucoup plus élevé que dans le reste du secteur informatique (5,3 %) ou dans l'ensemble de l'économie belge (3,9 %).

Et ce, malgré le nombre de programmes qui ont fortement augmenté ces dernières années en Flandre (20), en Wallonie (19) et à Bruxelles (11) auxquelles s’ajoutent plus de 40 programmes dans l’enseignement régulier et non-régulier.

« Mais les quelques centaines de diplômés par an ne suffisent pas à combler l'écart. Nous avons besoin de toute urgence d'une plus grande coopération avec les collèges, les universités et les autres établissements d'enseignement. Les connaissances en matière de cybersécurité doivent être intégrées dans la formation beaucoup plus tôt, et pas seulement dans la formation numérique », déclare Eric Van Cangh, Cyber Made in Belgium leader chez Agoria.

Les entreprises encore trop vulnérables

Fait remarquable, de nombreuses PME souffrent encore de ce que le secteur appelle la « cyber-pauvreté ». Elles investissent trop peu dans la sécurité et restent donc vulnérables. Cependant, investir dans la cybersécurité n'est pas un luxe inutile, puisque le nombre d'attaques a augmenté de 165 % en 2025, pour atteindre une moyenne de 275 par jour (Checkpoint, 2025). En 2024, pas moins d'une entreprise belge sur quatre sera touchée, selon une analyse de Proximus.

En attendant, le secteur ne reste pas immobile. Par exemple, Agoria et son business groupe cyber (Cyber Made in Belgium) ont développé plusieurs initiatives gratuites pour soutenir les PME, telles que cyberstart.be en collaboration avec VLAIO et walhub, cyberboost (14 heures de formation cyber en ligne) et récemment le « Cyber Risk Scan » qui aide les entreprises à découvrir où se situent leurs vulnérabilités.

Une politique de cybersécurité à tous les niveaux

Agoria demande l'aide de tous les décideurs politiques : des mesures de soutien ciblées pour les PME, davantage de partenariats public-privé et des investissements supplémentaires dans la formation cybernétique. Les écoles doivent également accorder plus d'attention à la cybersécurité et plus tôt.

« C'est bien qu'il y ait plus de formations, qui sont aussi de bien meilleure qualité que, par exemple, il y a 5 ans, mais ce n'est toujours pas suffisant. Nous avons vu très récemment l'impact d'une cyberattaque majeure dans notre aéroport national, où des criminels se sont emparés des données des passagers et ont pris une entreprise en otage. La menace n'a pas diminué au cours des dernières années et continuera d'augmenter. Les entreprises, grandes et petites, mais aussi les citoyens doivent avoir un réflexe beaucoup plus grand pour faire de la cybersécurité une priorité. Cela commence par une bonne « cyberhygiène », mais l'ambition devrait en réalité être beaucoup plus élevée. », conclut Eric Van Cangh.

Téléchargez le rapport complet ci-dessous

Agoria Socio Economic Study Belgian Cybersecurity Sector

PDF 2.6 MB

Sarah Godard

Communication Manager, Agoria

 

Plus d'informations : http://agoria.be/en/CMIB

 

 

 

 

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