Les grèves sont-elles le bon moyen de créer des emplois ?
Réaction d'Agoria aux actions de grève annoncées

L'année dernière, 11 549 entreprises belges ont fait faillite. Plus de 27 000 jobs ont ainsi été perdus. Notre propre secteur technologique a perdu 9 000 emplois l'année dernière, et 3 000 emplois supplémentaires risquent d'être supprimés en 2025. Ce sont des chiffres que nous n'avons pas vus depuis 10 à 15 ans.
Le nouvel accord de Gouvernement fédéral s'accompagne de toute une série de mesures destinées à soutenir notre économie et notre industrie. Les chiffres de l'emploi montrent que les besoins sont importants. Il faut plus de marge de manœuvre pour faire face à la concurrence mondiale. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons espérer garder la tête hors de l'eau et créer à nouveau des jobs le plus rapidement possible, notre secteur technologique étant plus que jamais le moteur de l'ensemble de l'économie.
Une balle dans le pied
Les pertes d'emplois actuelles suscitent naturellement beaucoup d'émotions et les représentants des travailleurs se tournent vers l'action pour réveiller leur base. En témoigne l’initiative de mener une action chaque 13 du mois, alors même que l’accord de gouvernement ne contenait encore aucune mesure concrète et définitive. Et aujourd’hui encore, c’est le cas. Dans d’autres secteurs, la pression monte encore d’un cran avec pas moins de neuf jours consécutifs de grève, tandis qu’une grève nationale générale semble également se profiler à l’horizon."
Les entreprises sont paralysées et les gens descendent dans la rue pour réclamer plus de jobs. Les grèves sont-elles vraiment le bon moyen de créer des emplois ? Elles plongent les entreprises dans une situation difficile, particulièrement dans les circonstances actuelles, et mettent en péril les jobs pour lesquels nous nous battons si durement ensemble.
Un mandat solide pour les partenaires sociaux
L'accord de Gouvernement fédéral donne mandat aux partenaires sociaux de travailler ensemble dans les mois à venir pour voir comment nous pouvons réformer l'indexation automatique des salaires et la loi sur les normes salariales. C'est l'occasion, dans le cadre d’une concertation entre syndicats et employeurs, de tracer une voie qui permettra à nos entreprises de rester compétitives et à nos travailleurs d'avoir des perspectives en termes de pouvoir d'achat.
Oui, ces discussions seront difficiles. Oui, nous aurons des conflits. Mais nous devons nous y atteler dès maintenant. Je veux faire appel au sens des responsabilités de chacun et demander aux syndicats de s'asseoir avec les employeurs et de trouver des solutions constructives. L'avenir de notre économie et la sécurité d'emploi de centaines de milliers de travailleurs et de leurs familles dépendent des progrès que nous pourrons réaliser ensemble au cours des prochains mois.
Nous sommes les architectes de notre économie pour les décennies à venir. Je dirais donc : à la table (à dessin) ! Prenons ensemble nos responsabilités et faisons le choix de regarder vers l’avenir. Optons pour la concertation plutôt que le conflit. Pour de vraies négociations ouvertes. Pour moins de manifestations et plus de dialogues."
Bart Steukers, CEO d'Agoria