Un nombre record d'entreprises des TIC quittent Bruxelles, mais le secteur reste un moteur de croissance
Le nombre d'entreprises du secteur des TIC qui quittent Bruxelles atteint un niveau record. C'est ce que révèlent les chiffres de la fédération technologique Agoria. Le service d’études d’Agoria a en effet examiné les chiffres de l'ONSS et les données de TVA de Statbel. Il a étudié la différence entre le nombre d'entreprises digitales qui quittent Bruxelles pour la Flandre ou la Wallonie au cours d'une année donnée et le nombre d'entreprises qui font le mouvement inverse. Ce calcul donne un solde net et montre une tendance claire : 166 entreprises TIC ont quitté Bruxelles en 2023, soit près de quatre fois plus qu’il y a10 ans. Il s’agit d’un record. Heureusement, pour l'instant, ces départs sont compensés par la création de nouvelles entreprises TIC.

Brieuc Janssens, directeur d'Agoria Brussels, parle d'une « tendance inquiétante qui doit être stoppée de toute urgence. Nous constatons que de nombreuses entreprises du numérique sont créées et que nos entreprises TIC restent un moteur de croissance prometteur, mais elles sont trop nombreuses à quitter Bruxelles dès qu'elles commencent vraiment à se développer. Nous avons besoin d'un écosystème TIC bruxellois fort et diversifié, composé de petites, moyennes et grandes entreprises. »

Source : Statbel, entreprises soumises à la TVA
Alors qu'en 2013, Bruxelles voyait encore 45 entreprises TIC partir vers les régions voisines, 10 ans plus tard, ce chiffre atteint 166, soit près de quatre fois plus et c’est un record. Mais est-ce plus ou moins que la moyenne de toutes les entreprises ? En d'autres termes, le secteur des TIC suit-il ou non la tendance générale ? En 10 ans, le nombre d'entreprises quittant Bruxelles, tous secteurs confondus, n'a augmenté « que » de 61,6 %. Il s'agit toujours d'une forte augmentation, mais beaucoup plus faible que dans le secteur des TIC spécifiquement. En 2023, tous secteurs confondus, il y a eu 986 entreprises de plus qui ont quitté Bruxelles que d’entreprises flamandes et wallonnes qui ont fait le voyage inverse. Ce n'est qu'en 2021 que leur nombre a été légèrement plus élevé, avec 1016 entreprises qui avaient quitté la région bruxelloise.

Source : Statbel, entreprises soumises à la TVA
Malgré les départs, une forte croissance
Le secteur des TIC est-il pour autant en proie à la morosité ? Non : chaque année, de nouvelles entreprises des TIC s'installent dans la capitale. En fait, elles sont un quart de plus (+27,6 %) qu'il y a dix ans. Autant dire que les entrepreneurs technologiques sont encore nombreux à se lancer à Bruxelles. En comparaison, le nombre total d'entreprises, tous secteurs confondus, n'a augmenté que de 8,7 % au cours de la même période.

“Brussel is de materniteit voor techbedrijven, maar we zien te veel beloftevolle tieners vertrekken.” - Brieuc Janssens, manager Agoria Brussel
“Daarom is het zo jammer dat we zo veel beloftevolle bedrijven Brussel de rug zien toekeren. En dan nog net zij die hard groeien en veel jobs en toegevoegde waarde creëren. Het zijn één voor één gemiste kansen voor onze stad. Ik heb in de afgelopen jaren, waarin ik dagelijks voor Agoria sprak met techbedrijven uit heel Brussel, telkens opnieuw dezelfde knelpunten gehoord: de fiscaliteit, de mobiliteit, de uitdagingen bij het aanwerven van personeel en de veiligheid. Het zijn stuk voor stuk uitdagingen die de volgende regering snel moet aanpakken. We moeten bestaande bedrijven aantrekken, startups en scale-ups helpen groeien en het ondernemingsklimaat verbeteren. Door administratieve vereenvoudiging en eerlijke, over het hele gewest geharmoniseerde en veel lagere taksen op ondernemen. Ik wil er samen met de Brusselse regering voor zorgen dat digitaal talent hier niet alleen start, maar ook wil blijven. Maar dan moet er wel een regering komen, natuurlijk. Er moet dringend naar het grotere verhaal gekeken worden, want de situatie wordt er niet vanzelf beter op. Brussel is de materniteit voor techbedrijven, maar we zien te veel beloftevolle tieners vertrekken.”, besluit Brieuc Janssens.
« C'est pourquoi il est tellement regrettable de voir tant d'entreprises prometteuses tourner le dos à Bruxelles, en particulier celles qui connaissent une forte croissance et créent de nombreux emplois et de la valeur ajoutée. Ce sont autant d'occasions manquées pour notre ville. Ces dernières années, lors de mes rencontres régulières avec des entreprises technologiques de tout Bruxelles, j'entendu chaque fois parler des mêmes difficultés : la fiscalité, la mobilité, les défis en matière de recrutement et la sécurité. Ce sont autant de défis que le prochain gouvernement devra relever rapidement. Nous devons séduire les entreprises existantes, aider les startups et les petites entreprises à se développer et améliorer le climat. Cela passe par une simplification administrative et une fiscalité équitable, harmonisée à l'échelle de la région et beaucoup moins lourde pour les entreprises. Je veux travailler avec le gouvernement bruxellois pour faire en sorte que les talents numériques ne commencent pas seulement à s'installer ici, mais qu'ils veuillent aussi y rester. Mais pour cela, il faut bien sûr un gouvernement. Il est urgent d'avoir une vision d'ensemble, car la situation ne va pas s'améliorer d'elle-même. Bruxelles est la maternité des entreprises technologiques, mais nous voyons trop d'adolescents prometteurs partir », conclut Brieuc Janssens.
Jan Gatz