Agoria-BSDI : le plan stratégique de défense offre des opportunités à l'industrie belge
Avec l’approbation du nouveau plan stratégique pour la Défense (2026–2034), le gouvernement fédéral a envoyé un signal fort. Le ministre Theo Francken, chargé d’annoncer ce plan, a parlé d’un « plan de défense global » visant à renforcer structurellement nos forces armées et la résilience de la société. Agoria-BSDI salue cette initiative. Avec un volume d’investissement prévu d’environ 34 milliards d’euros entre 2026 et 2034, ce plan représente une avancée significative vers le respect de la norme de l’OTAN.
Une industrie prête à agir
Une précédente analyse d’Agoria-BSDI avait déjà démontré que les entreprises belges de technologie et de défense étaient prêtes à jouer leur rôle dans ces efforts nationaux et internationaux.
« Après des années de sous-investissement, une perspective se dessine enfin en faveur d’un développement capacitaire pluriannuel, structuré et cohérent. Pour l’industrie, c’est une invitation à un partenariat stratégique. Mais l’expérience montre que les moyens seuls ne suffisent pas. Le véritable défi résidera dans la mise en œuvre. Nos entreprises belges espèrent pouvoir bénéficier des investissements importants dans la défense et la sécurité », déclare Pascal Acket, responsable de la business group chez BSDI.
Le plan stratégique fait explicitement référence au rôle de l’industrie belge. Lors de contacts récents, le ministre Francken s’est montré disposé à instaurer une concertation et une coopération structurelles. L’industrie dispose de compétences de pointe dans des domaines essentiels à la mise en œuvre du plan : véhicules militaires, systèmes de communication et de détection, cybersécurité, intégration de systèmes, capacités MRO (maintenance, réparation et opérations) et technologies duales. Par ailleurs, les institutions belges de recherche et de connaissance sont également des partenaires clés dans ce processus. Elles fournissent des connaissances fondamentales et appliquées, indispensables à l’innovation technologique, au renforcement des capacités et au développement à long terme.
Le programme DIRS (Defence, Industry and Research Strategy), déployé depuis 2022, constitue un cadre pertinent à cet effet. En structurant et en stimulant la collaboration entre la Défense, l’industrie et le monde académique, DIRS crée un espace pour des projets d’innovation communs, le développement de capacités et des applications duales à fort impact. « En ancrant ces capacités au niveau local, non seulement la Défense est renforcée, mais aussi la souveraineté économique et technologique de notre pays », conclut Pascal Acket.
Impliquer les entreprises à temps
Dans les années à venir, la Défense sera confrontée à une forte pression d’investissement. Parallèlement, l’organisation souffre d’un manque structurel de personnel qualifié pour des fonctions clés. Il ne s’agit pas tant d’un manque de volonté, mais plutôt d’un déficit de profils adéquats aux bons postes. Des spécialistes techniques, des chefs de projet, des experts en achats et des profils IT sont indispensables pour mener à bien des projets d’investissement complexes. Mais ces profils sont aujourd’hui souvent détournés pour répondre à d’autres besoins opérationnels ou administratifs. Il en résulte un constant déplacement de ressources humaines et financières, mettant ainsi sous pression l’exécution de nouveaux projets.
Il est donc crucial que la mise en œuvre du plan s’accompagne d’un renforcement des capacités internes et d’un recours réfléchi à l’expertise externe, en étroite collaboration avec l’industrie belge. Agoria-BSDI peut jouer un rôle de liaison en ce sens : en tant que pont entre les décideurs politiques, la Défense et les entreprises, elle peut contribuer au partage des connaissances, à l’accélération des processus et à l’établissement de partenariats.
L’industrie est prête à assumer ses responsabilités. Ce qu’il faut, ce sont des règles du jeu claires, des appels d’offres transparents et un cadre d’investissement stable. Il est essentiel que les entreprises belges soient impliquées à temps dans le processus de développement de nouveaux projets – et non pas uniquement lors de la phase d’exécution.
Du plan à l’exécution
« La Vision Stratégique 2025 est une étape importante. Mais la réussite du plan dépendra de la capacité de la Défense et de l’industrie à collaborer en partenaires égaux pour sa mise en œuvre. Agoria-BSDI souhaite contribuer activement à cette coopération – dans son rôle de bâtisseur de ponts. Les mois à venir seront cruciaux pour traduire cette vision en projets concrets, en implication industrielle et en renforcement durable des capacités de défense belges. L’opportunité est là. Il s’agit maintenant de la concrétiser », conclut Pascal Acket.
Sarah Godard